Je propose cette traduction:
Le Cap-Vert doit décider s'il veut rendre hommage ou oublier Amilcar Cabral, dit la fille du héros de l'indépendance, qui affirme en avoir plus qu'assez d'avoir à aller déposer des fleurs une fois par an au pied d'une statue oubliée et poussiéreuse.
A la veille du 35ème anniversaire de la mort d'Amilcar Cabral, sa fille Iva est une femme révoltée, fatiguée par un rituel récurrent, sachant qu'après cette date son héros de père est oublié jusqu'à l'année suivante.
"Ou Cabral est une figure nationale ou on arrête la plaisanterie", prévient-elle, interrogée par l'agence Lusa, alors que les yeux se troublent au souvenir du buste du père, placé à bel endroit de la capitale capverdienne, proche de l'avenue principale, mais en réalité en plein milieu d'un champ abandonné.
Iva Cabral, historienne, est la première fille d'Amilcar Cabral, le leader de la lutte anti-colonialiste en Guinée-Bissau et au Cap-Vert, fondateur du PAIGC (Parti Africain de l'Indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert), assassinée en Guinée le 20 janvier 1973.
Dans la ville de Praia, où elle vit, elle regrette que les idées de son père soient peu connues dans le pays, comme si le Cap-Vert avait honte de son père, nettement plus reconnu à l'étranger.
Iva Cabral est née il y a 55 ans, à Bissau, et a vécu avec son père au Portugal, en Angola et en Guinée-Conakry. Elle partit étudier en Russie à 10 ans, où elle était encore quand son père fut assassiné.
Même en étudiant en Russie, elle passait ses vacances et de longs moments avec son père, à Conakry, bien qu'elle connaissait peu ses activités politiques. "Il disait toujours que j'étais la seule chose qui lui restait, cette relation père-fille".
Elle a voyagé avec son père en Russie, en Suisse, en Italie ou en Algérie, mais en vivant sans voir la facette de révolutionnaire, politique et penseur, c'est seulement après sa mort qu'elle a commencé à étudier.
C'est pourquoi elle dit aujourd'hui croire que les famines des années 40 ont été fondamentales dans la génèse des idées d'Amilcar Cabral, tout comme l'a été l'environnement intellectuel et cosmopolite de la ville de Mindelo, là où la présence du colonialisme et de l'armée portugaise se faisaient sentir plus qu'ailleurs au Cap-Vert.
"Mais nous ne pouvons pas oublier la vie familiale, avec notre mère obligée à laver des vêtements pour qu'il puisse étudier", rajoute-t-elle, se souvenant de l'époque universitaire à Lisbonne, des contacts avec les mouvements de gauche et les "amitiés fondamentales" qu'il eut dans la capitale portugaise, avec Marcelino dos Santos (l'un des fondateurs du Frelimo au Mozambique), Mario Andrade ou Augostinho Neto (angolais, tous deux dirigeants du MLPA).
Ce fut tout cela, mais aussi les livres de Jorge Amado et les poèmes de Palo Neruda, qui modela la manière de penser d'Amilcar Cabral, un homme qui défendit une indépendance en douceur des colonies portugaises et qui aimait beaucoup les portugais et Lisbonne.
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