Je m'en suis déjà plaint, il passe ici du monde, beaucoup de monde, pour chercher des infos avant départ; après les vacances ou après le séjour dans l'archipel, rares sont ceux qui reviennent ici pour donner leurs impressions, en bien ou en mal.
C'est dommage, et j'ai dit que je regrettais cette mentalité de sur-consommateur: on vient ici puiser les infos et, le cas échéant, les conseils d'autres voyageurs, mais une fois le pays visité/consommé, c'est fini, il n'y a plus besoin d'en parler, on a juste rajouté un pays dans la liste des destinations de vacances: "en 2006 on a
fait le Cap-Vert".
Cereda est l'un des rares à (re)venir ici pour dire ce qu'il a pensé de son séjour, et pas de chance, ça s'est mal passé, ce qui pourrait donner une mauvaise image du pays qu'on aime pas-mal-voire-considérablement. Il se pourrait que son témoignage décourage de futurs voyageurs; ça ne sera pas de la faute à Cereda, mais de celle à tous ceux qui n'ont rien dit de leurs séjours, alors que tout s'est bien passé.
Cereda n'a pas eu de chance, nous le savons toutes et tous. Lui/elle ne le sait pas, puisqu'il ne lui est arrivé que des malheurs et qu'il/elle a toutes les raisons de penser que c'est un état de fait général. Et il a raison de le dire et de s'en plaindre.
On aura beau jeu de lui faire la leçon en lui disant qu'il n'est pas très prudent - quel que soit le pays où on se trouve - de laisser ses affaires dans sa voiture, ça ne changera rien au problème, il/elle n'a pas bien vécu son passage au Cap-Vert.
Voler avec la TACV, c'est un peu comme jouer à la loterie, on le sait et même en étant armé de patience, il y a des sales coups qui sont durs à digérer et à pardonner, on pourrait croire que la compagnie a développé un software destiné à saborder les vacances des touristes. Je n'ai pas pris leurs avions depuis près de 5 ans, mais j'ai suivi les malheurs d'amis ou de touristes, c'est à peine croyable comment ils arrivent à ne rien améliorer.
Vous l'avez dit: malgré tout, le pays reste super agréable, mais il faut le préciser à celles et ceux qui souhaiteraient y trouver le niveau de confort qu'ils ont l'habitude de trouver dans d'autres destinations "exotiques" plus classiques (Tunisie, Maroc, Caraïbes, Turquie, etc), c'est avant tout une destination de découverte (avec tous les risques d'inconfort que ça implique), bien plus qu'une destination de vacances. Cela signifie en particulier qu'en échange d'expériences ou de ressentis inédits, on est obligé de sacrifier un peu de temps, de confort, de qualité de service, de tranquillité.
En choisissant un pays en voie de développement, on accepte le fait qu'il se construise; qu'il y ait des travaux; que tout ne marche pas super bien, que ce soit loin d'être carré. En contrepartie, la majorité des visiteurs repart la tête pleine de jolis souvenirs et d'expériences parfois déconcertantes. Le fait que le séjour soit assez cher n'implique pas qu'il s'agit d'un tourisme de haut de gamme, au contraire; les tarifs sont élevés parce qu'il n'y a pas encore d'économie d'échelle - on ne peut faire de bénéfices en vendant beaucoup, on en fait sur chaque client.
Pour finir, quand je parlais d'expériences, de ressentis, de souvenirs, il faut bien préciser que ça n'est pas garanti à 100%. On peut passer au Cap-Vert sans rien y vivre, si on n'ouvre pas les yeux - si je n'avais pas peur d'en faire trop dans le lyrisme béat, je dirais "si on n'ouvre pas le coeur". Selon le bon vieil adage affirmant qu'il faut savoir donner pour pouvoir recevoir, il faut poser le pied au Cap-Vert en étant curieux et en laissant tomber les attitudes arrogantes ou de défiance. Rien ne se passera si on reste froid ou trop en retrait, les capverdiens authentiques - ceux qui ne vous demanderont jamais rien - ne font que rarement le premier pas. Au Cap-Vert, le premier pas, c'est un sourire ou un "bom dia" donné à celle ou celui qu'on croise sur le chemin, c'est la principale monnaie d'échange pour celui qui veut vérifier que, dans ce monde, il peut encore y avoir des relations humaines non commerciales.
Ultime précision en forme de réponse à un commentaire apporté ci-dessus: payer une place dans un aluguer, ça fait vivre la population locale, oui. Louer une voiture, aussi, et peut-être même davantage. Mieux: au volant de sa voiture, le touriste pourra toujours donner des coups de main, des "boleia" à celles et ceux qui n'ont pas les moyens de se payer ou d'attendre un aluguer.
Si vous avez tout lu, merci de votre attention.
PS: jour pour jour, il y a cinq ans, je prenais l'avion pour la France, où je suis resté un mois. Je n'y suis pas retourné depuis.
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